Lettre au président

Monsieur le Président de la République

Palais de l’Elysée

Rue du Faubourg Saint-Honoré

75008 PARIS

Strasbourg, le 22 Décembre 2007

Monsieur le Président,

Le Panthéon est le lieu symbolique où l’on accueille pour les honorer, après leur décès, sous la forme d’une sépulture ou au moyen d’une plaque commémorative, les personnes qui se sont illustrées pour la promotion ou la défense des valeurs républicaines et démocratiques sous-tendues par la déclaration des droits de l’homme et du citoyen.

Il est pour le moins curieux, voire inadmissible, que le premier personnage historique promoteur de ces valeurs et ayant fait reconnaître, le premier, la déclaration publique des droits de l’homme aux débuts de la révolution française de 1789-1790, en l’occurrence le marquis de La Fayette, fondateur et premier chef de la Garde Nationale, ne soit toujours pas inscrit aux frontispices du « temple de la république nationale française », d’autant plus qu’il est le créateur de la cocarde tricolore.

Il faut se souvenir, quels que soient ses errements d’homme politique et l’appréciation variable de son efficacité au cours des différentes révolutions où il s’est engagé, de la constance de ses engagements pour la promotion de la liberté sous toutes ses formes

• libéralisme politique, appliqué dans son engagement auprès des « insurgents » Américains,
• libéralisme économique selon le modèle anglo-saxon,
• abolition de l’esclavage réalisé concrètement, à ses frais, après l’achat coûteux d’une plantation en Guyane,
• promotion des femmes, en particulier des femmes de lettres, comme l’illustrent ses amitiés partagées avec Mesdames de Simiane et de Staël, entre autres.

Pour toutes ces raisons et d’autres, trop longues à détailler, il vous est demandé, Monsieur le Président, de bien vouloir faire apposer une plaque commémorative rappelant l’engagement fondamental du marquis de La Fayette pour la liberté sous toutes ses formes.

Convaincus, Monsieur le Président, que vous partagez les convictions du « héros des deux mondes » comme l’illustrent vos propos et votre activité politique au plus haut niveau, nous vous remercions d’avance de l’accueil compréhensif que vous saurez réserver à notre requête, pour la plus grande gloire du « marquis républicain » et pour la vôtre.

Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de nos sentiments les plus dévoués et les plus respectueux.

Raymond Najberg Jean-Noël Vincent Arsène Schaeffer